La guerre de Corée
La guerre de Corée (25 juin 1950 – 27 juillet 1953) est en cela unique qu’elle a bien failli être la troisième guerre mondiale. En effet, elle a engagé la majorité des grandes puissances de l’époque (dont l’URSS et les Etats-Unis) dans un conflit qui a provoqué entre un et deux millions de morts selon les sources.
L’origine du conflit remonte à la conférence de Yalta où les alliés étaient convenus que les forces japonaises stationnées en Corée au Nord du 38ème parallèle se rendraient aux Soviétiques, et celles qui occupaient le Sud aux Américains. Des élections libres et sous contrôle de l’ONU se déroulèrent au Sud en septembre 1947 mais furent refusées par les Soviétiques qui considéraient l’ONU comme liée aux Etats-Unis et organisèrent les leurs, non surveillées par l’ONU. La Corée se dota donc de deux gouvernements : l’un au Sud (à Séoul) et l’autre au Nord (à Pyongyang) chacun prétendant représenter la Corée. De nombreuses attaques sporadiques ont éclaté à la frontière (le 38ème parallèle) mais c’est le 25 juin 1950 que l’assaut nord-coréen (mûrement préparé) est donné avec l’appui logistique et aérien de l’URSS. Les troupes de Kim Il-sung (135 000 hommes) tombent sur les sud-coréens désemparés (38000 hommes) et sous-équipés, d’autant plus que la présence militaire américaine est minime.
Les Etats-Unis votent alors une résolution de l’ONU condamnant l’agression et leur confiant le commandement des forces des Nations unies le 27 juin et le 7 juillet 1950. Ceci est possible car l’URSS applique la politique « de la chaise vide » pour dénoncer le refus des Américains à reconnaître la Chine populaire au Conseil, cela demeurera un fait unique car durant le reste de la guerre froide l’URSS et les Etats-Unis opposeront chacun un veto à l’autre. En août les forces sud-coréennes et la huitième armée de Etats-Unis sont coincées au Sud-Est dans la poche de Busan. Le 15 septembre 1950 le général McArthur débarque derrière les lignes ennemies, les prenant à revers. Elles se désengagent alors et battent en retraite : Séoul est reprise le 26 septembre. Le 7 octobre, les troupes des Nations unies (205 000 hommes) franchissent le 38ème parallèle, et le 26 quelques unités atteignent la frontière sino-coréenne.
La Chine attaque alors avec 54 divisions (270 000 hommes) mais est repoussée. Elle revient le 26 novembre 1950 avec 500 000 hommes, l’armée nord-coréenne et la domination du ciel conférée par l’URSS. L’ONU se retire sous le 38ème parallèle entrainant avec elle plus d’un million de civils nord-coréens fuyant le régime. Les Soviétiques reprennent Séoul le 4 janvier 1951. Se succèdent alors divers affrontements et massacres et une guerre de positions qui durera jusqu’au 27 juillet 1953 avec l’armistice de Panmunjon et le retour au statu quo.
La guerre a principalement été d’instigation nord-coréenne ; l’URSS n’a que mollement autorisé le conflit qui menaçait de l’entraîner sur une pente glissante, quant à la Chine, elle envisageait plutôt une attaque sur Taïwan. Il est à noter que l’armistice, une simple suspension des combats, est toujours appliquée à l’heure actuelle. La guerre dure donc fictivement depuis plus de 57 ans.